Poursuivre une approche intégrée de la justice transitionnelle et du DDR en République démocratique du Congo
Depuis l’émergence de ces deux domaines de pratique dans les années 1990, les politiques, projets et programmes de justice transitionnelle (JT) et de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ont été mis en œuvre simultanément dans de nombreux contextes (post-conflit). Cependant, la plupart du temps, la justice transitionnelle et le DDR ont été élaborés et mis en œuvre séparément. Et ce, bien que l’on reconnaisse qu’ils partagent les mêmes objectifs de construction d’une paix durable et que leurs opérations peuvent avoir des effets réciproques. En outre, le fait de ne pas traiter l’impact et les séquelles des violations des droits de l’homme parallèlement aux efforts de DDR peut contribuer à perpétuer les cycles de violence et avoir un impact négatif sur la volonté des communautés bénéficiaires d’accepter le retour et la réintégration sociale des ex-combattants. La République démocratique du Congo a une longue histoire d’engagement dans les processus de DDR et de JT dans le but de résoudre les conflits armés et de combattre l’impunité pour les violations des droits de l’homme mais, jusqu’à récemment, peu d’efforts ont été faits pour construire des ponts entre les deux. Le dernier programme de DDR institué dans le pays en 2021 - le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) - prévoit expressément pour la première fois que le programme de DDR doit adopter une approche qui tienne compte de la justice transitionnelle. En même temps, depuis 2019, les autorités congolaises ont renouvelé leur engagement à initier des mesures de justice transitionnelle. Il y a donc une fenêtre d’opportunité pour renforcer le lien DDR-TJ en République démocratique du Congo d’une manière qui peut bénéficier aux victimes-survivants, aux communautés bénéficiaires et aux ex-combattants, et finalement renforcer les efforts de promotion de la paix dans le pays.