Les conflits violents et processus de paix qui les accompagnent façonnent et transforment les dynamiques politiques, économiques et sociales, y compris les relations de genre. Depuis plus de 30 ans, la communauté internationale soutient les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR), qui aident les acteurs armés à déposer les armes et à réintégrer la vie civile. Pourtant, le taux de réussite de ces programmes est faible, notamment en ce qui concerne la prévention d’une reprise du conflit et la lutte contre les inégalités de genre. La RDC a connu quatre processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) soutenus par les Nations Unies et la Banque mondiale. Les programmes de DDR en RDC comprennent depuis 2008 une stratégie globale en matière de genre. Toutefois, les ex-combattantes ont été continuellement exclues de ces programmes, et dans les cas où elles ont été incluses, le soutien qu’elles ont reçu était médiocre et a laissé beaucoup d’entre elles livrées à elles-mêmes. En 2021, la RDC a adopté une stratégie nationale pour la mise en œuvre d’un cinquième processus, le programme de démobilisation, de désarmement, de relèvement communautaire et de stabilisation (P-DDRCS), qui comporte une composante claire de réinsertion communautaire et une stratégie genre.

Ce rapport analyse non seulement les expériences des ex-combattantes pendant leur période d’appartenance à un groupe armé, mais aussi celles qui ont suivi leur démobilisation, que ce soit dans le cadre d’un processus formel de DDR ou non. L’objectif de ce rapport est de mieux comprendre comment le genre peut influencer les réalités des ex-combattantes lors de leur démobilisation et de leur réinsertion. Il s’agit ensuite de développer une compréhension plus approfondie de la façon dont le genre est perçu et compris dans un contexte congolais, afin de proposer des recommandations pour la mise en œuvre réussie d’une stratégie genre dans le P-DDRCS.