Les élections ne sont pas une fin en soi

Les élections ne sont pas une fin en soi.

Réflexion sur les défis du second mandat de Félix Tshisekedi

Le président congolais Félix Tshisekedi a prêté serment le 20 janvier 2024, à l’issue des élections du 20 au 27 décembre 2023 qui lui ont permis d’obtenir 73,34% des suffrages valablement exprimés. Contrairement au premier mandat et malgré les irrégularités constatées lors du processus électoral, l’élection du président congolais lui confère à la fois une légitimité électorale et une majorité confortable pour gouverner le pays. Si les résultats des élections ont été largement acceptés par les observateurs et les diplomates, beaucoup ont souligné que cette victoire a été obtenue à l’issue d’élections entachées de nombreuses irrégularités, mais qui n’ont pas été exclusivement observées lors des élections législatives. Une telle perspective pourrait révéler une compréhension plutôt normative de ce que les élections devraient être plutôt que de comprendre leur signification plus large et leur impact sociopolitique. Cette note soutient donc que pour évaluer l’importance réelle des récentes élections au Congo, nous devons regarder comment elles ont restructuré les relations de pouvoir existantes et ont posé de nouveaux défis au régime sur la façon de négocier entre la consolidation de son propre pouvoir et les demandes et attentes exprimées par la population congolaise. Dans les lignes qui suivent, nous examinerons un certain nombre de ces attentes et évaluerons comment elles sont traduites en priorités politiques par le régime de Tshisekedi.

les auteurs

Aymar N. Bisoka est professeur associé en sociologie et anthropologie à l’Université de Mons.

Koen Vlassenroot est professeur de sciences politiques à l’Université de Gand et directeur du Conflict Research Group.

Ithiel Batumike est chercheur-doctorant à l’Université de Mons, chercheur à Ebuteli, directeur de recherche à l’Université de Kaziba et chercheur associé au CEGEC-UCB.

Leave your comment